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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 22:46
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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 22:45
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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 14:52
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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 16:15
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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 22:15
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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 23:19
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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 23:18

Tout jeune, déjà, tu aimais venir t’asseoir derrière la vitrine de ce petit bar de quartier. Ton existence, dès la mort de tes parents – ton père, ayant lui-même hérité d’une grosse fortune et s’en étant remarquablement bien occupé avant de décéder lors du crash de l’avion qui les emmenait, lui et ta mère, vers leurs premières vraies vacances depuis très longtemps, t’ayant mis à l’abri du besoin pour plusieurs générations – avait en fait pris la couleur de ces murs un peu délavés, sur lesquels étaient accrochés de guingois les portraits de certaines célébrités ayant posé leurs illustres fesses sur le bois écaillé des chaises de cet établissement sans prétention. Certains posaient, un bras entourant celui de Pat, le jovial patron en surpoids, d’autres, qui sans doute avaient refusé l’invitation, avaient été pris par surprise, et leurs yeux étonnés, parfois vindicatifs, indiquaient que c’était bien la dernière fois qu’on les voyait ici. Peut importait à Pat : il savait que son troquet était idéalement placé, à quelques mètres du Rockefeller Center – où les enfants desdites célébrités venaient faire du patinage – et à quelques autres des locaux de NBC. Il n’était pas rare, en ces temps-là, de voir descendre un chanteur gominé et maquillé, invité dans l’une ou l’autre des émissions de la chaîne, venant s’en jeter un petit avant d’affronter le public. Mais Pat, qui, en bon Irlandais, refusait de moderniser son bar, te gardait toujours la meilleure table, juste devant la vitre.

Tu voyais passer les jeunes secrétaires, imaginant sans peine leur studio de Brooklyn et ses murs punaisés d’affiches de films français ; le canapé en tissu, sur lequel un gros chat isabelle jouait avec les rayons du soleil ; la table de formica, récupérée dans la rue voisine, sur laquelle on mangeait parfois entre amies ; et le gros poste de télé, dressé comme un coléoptère menaçant, antennes hérissées, prêt à attaquer. Plus tard, c’étaient les cadres du Rock – qui furent les premiers à oser marcher dans la rue avec d’énormes téléphones ridicules à l’oreille. Eux habitaient dans Upper East Side des appartements avec vue sur Central Park, meublés par Tom Dixon, aux longs murs blancs et nus. Enfin, vers le soir, tu voyais les artistes de Soho revenir vers leurs lofts de briques, légèrement voûtés par les années à esquiver le vent de la 5ème avenue ; ils portaient de longs manteaux qu’on eût dit doués de vie tant ils volaient autour de leurs corps maigres ; leurs femmes étaient trop maquillées, leurs enfants déjà grands attendaient qu’ils meurent – au prix du mètre carré.

Un jour, bien sûr, Pat est parti, emporté par les millions de dollars de Starbucks. Il est retourné vers Galway, dont vous discutiez souvent lorsque le bar était désert, et dont, sans jamais y avoir mis les pieds, tu connaissais chaque lumière, chaque regard, et le clapotis de toutes les vagues le long de Spanish Arch. Lorsque les travaux furent terminés, tu es revenu, timidement, presque à reculons, vers cet endroit que tu considérais comme un second chez toi. Tu as repris ta place, devant la vitre maintenant barrée d’une sirène verte qui a l’air d’attendre la mer ; mais, bien sûr, ce n’est plus la même chose. Le café est meilleur, mais tu dois payer pour chaque tasse. Et, surtout, tu n’as plus le cœur à regarder les gens aller vers leur destin ; alors, après quelques minutes, une heure maximum, tu regagnes à grand-peine, avec des pas trop petits pour ton corps, ton appartement sombre et bien trop grand pour toi, où personne ne vient jamais partager un repas, dans lequel le téléphone ne sonne plus depuis longtemps, et où tu t’allonges sur ton lit pour le restant de la journée.

Parfois, lorsque tu as la chance de pouvoir t’endormir, tu rêves de sirènes dans la baie de Galway.

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 19:04
Photo du jour. Un banian à Kuta, dernière photo...

Photo du jour. Un banian à Kuta, dernière photo du voyage à Bali... Envoyée de l'aéroport d'Abu Dhabi.

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 13:29
Photo du jour. Le système électrique à Kuta est...

Photo du jour. Le système électrique à Kuta est parfois quelque peu poétique...

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 15:48
Photo du jour. Retour à Kuta et à la foule.
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