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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 09:38

Tentative de réduction de la question de Dieu à une pathologie psychiatrique

 

N.B : On utilisera ici le terme « Dieu » pour décrire toute déité, qu’elle soit unique ou plurielle.

 

Tout le monde, au cours de sa vie, a eu l’occasion de remarquer le comportement aberrant des câbles électriques – qu’ils soient rallonges, câbles de microphone, mini-jacks d’écouteurs ou câbles USB – qui, dès qu’ils sont hors de portée des yeux humains, se tortillent, s’emmêlent, s’enroulent de manière totalement surréaliste, pour se retrouver, lorsque tu en as de nouveau besoin, réduits à une espèce de pelote de nœuds nécessitant de longues minutes de démêlage avant de pouvoir les utiliser.

Un incroyant tel que toi aurait vite fait de prendre en exemple cette stupide attitude pour étayer ta théorie de l’inexistence de Dieu – même si la présence sur notre planète des rognons ou de Natalie Portman, qui ne relève certainement que d’un hasard pour une fois bienveillant, pourrait faire pencher la balance de moins coriaces que toi dans l’autre sens. Toutefois, un croyant ne verra dans cette histoire de câbles – ainsi que, au hasard, dans celle des ouvertures faciles – que la volonté de son Dieu pour mettre à l’épreuve sa patience et sa foi. Ce qui, convenons-en, fait de ce Dieu qui se repaît des gesticulations de ses ouailles un personnage qui s’apparente quelque peu à un tortionnaire.

Il n’est alors pas très compliqué de déduire que tout croyant, par essence, souffre du syndrome de Stockholm – dans lequel, tu le rappelles à toutes fins utiles bien que l’ensemble de tes deux lecteurs sache parfaitement ce que c’est, l’otage se met, au bout d’une période plus ou moins longue à développer des sentiments d’empathie ou même d’amour envers son geôlier. Comment aimer, en effet, un être ayant – délibérément, ou peut-être, s’il était occupé à autre chose au moment où les câbles électriques ont été inventés, par pure paresse, en déléguant son travail à un sous-fifre farceur ou tout simplement imbécile – pu concevoir des objets aussi mesquins, sinon à cause de cette pathologie psychiatrique ?

CQFD, et TEDLT.

Si tu ajoutes que, Dieu étant habituellement représenté vivant dans de quelconques Cieux, il s’apparente alors à un extraterrestre, dont l’existence n’a pas plus été scientifiquement prouvée que, pour choisir, celle des licornes – au passage, le fait que Dieu soit une licorne expliquerait l’attitude hautaine des chevaux – tu te retrouves face à une pathologie légèrement différente, que l’on pourrait appeler « Syndrome de Stockholm imaginaire », dans laquelle le malade se sent jugé à tout moment par un bourreau qui n’existe pas. La découverte de cette maladie, tu t’en rends bien compte, ne suffira pas à assurer ton entrée au Collège de France, mais, si elle pouvait être soignée, cela pourrait sans doute rendre le monde un peu meilleur.

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 21:18
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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 23:36
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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 23:35

Aujourd’hui, tu as enterré ton père.

A nouveau.

Tu ne sais pas si tu peux utiliser le verbe « réenterrer » ; ton traitement de texte le souligne en rouge, comme s’il était tout à fait impossible, inenvisageable, voire interdit d’enterrer quelqu’un à plusieurs reprises. Mais c’était pourtant de cela qu’il s’agissait.

S’il y a une supériorité de la mise en terre sur la crémation, c’est bien qu’il est beaucoup plus simple de changer le défunt de place – difficile de s’imaginer, à genoux dans la terre, essayant de ramasser l’oncle Alfred dispersé par mégarde sur le terrain de son voisin et pire ennemi, ou tout simplement sur les graviers pointus du parking du crématorium, lorsque l’urne a glissé du toit de ta voiture alors que tu cherchais tes clés – tu aurais tellement aimé à ce moment-là avoir cédé aux avances du vendeur qui, pour une somme assez modique en fait te proposait un système mains-libres – pour aller s’écraser par terre.

Alors que dans le cas d’un cercueil, il s’agit d’une opération assez simple, bien que fascinante à plusieurs points de vues.

Si l’on voulait résumer la situation, on pourrait dire que le caveau dans lequel jusqu’à présent reposait ton père n’était pas vraiment le sien ; et qu’une fois terminée, sa nouvelle demeure allait enfin pouvoir l’accueillir. Ce déménagement – puisque c’est un peu de cela qu’il s’agissait quand même – nécessitait l’intervention, outre d’un policier chargé de vérifier que personne sans doute ne se tirait en loucedé avec les poignées du cercueil, d’une équipe complète, rompue à de tels exercices qui, bien sûr, ne sont pas sans danger – personne n’a envie de voir le cercueil tomber par terre dans un moment tel que celui-là. Ceux qui étaient désignés en ce jour pour accomplir cette besogne étaient, tu allais bientôt t’en rendre compte, des orfèvres en la matière.

Tu ne sais pas s’il existe un titre de Meilleur Ouvrier de France pour ce qui est de ces choses-là, pas plus que tu ne connais le métier exact de ces hommes – sont-ils fossoyeurs, marbriers, ou plus simplement intérimaires ? mais ces types l’auraient largement  mérité; à titre collectif d’abord, mais surtout pour l’un d’entre eux,  une sorte de vieil hippie à catogan blanc, sec et nerveux comme un Indien mais sans doute descendant direct d’Hérodote qui, avec un génie tout Egyptien, une fois le cercueil bien au chaud dans sa maison neuve, s’est appliqué, un centimètre après l’autre, à remettre en place la lourde plaque de marbre à l’aide d’un petit échafaudage, de poutres rondes, de cales posées sous son pied-de-biche, et de pas mal d’huile de coude. Et tout cela sans jamais, même aux moments les plus tendus, où il œuvrait presque à l’horizontale lorsqu’il s’agissait d’enlever une à une les cales qui retenaient la plaque, nous faire l’offense de son sourire de plombier, qui aurait, tu dois le dire, été fort déplacé en ce lieu solennel. Son extraordinaire et minutieux travail enfin achevé, il s’est retiré sans un mot ; il aurait sans doute mérité des applaudissements, mais le lieu, avouons-le, ne s’y prête guère. Ils ne sont pas légion, les réenterrements où la foule se fend de tels débordements.

Par la suite, aux frottements du marbre sur le bois, aux grincements des tasseaux, aux légers ahanements de l’orfèvre, a succédé le bruit du vent entre les tombes, puis le vent est tombé, comme il le fait toujours, et pour tout dire le silence alors n’a plus été que du silence.

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 22:47
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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 22:24
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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 22:23

Toi, jeune homme, ne désespère point ; car, tu as un ami dans le vampire, malgré ton opinion contraire. En comptant l’acarus sarcopte qui produit la gale, tu auras deux amis !

 

Lautréamont, les Chants de Maldoror – chant premier

 

 

Un récent sondage confidentiel, commandé par tes soins à un institut de sondages optimiste de gauche (celui-là même qui avait prédit 37% des voix au premier tour des Présidentielles à Jean-Luc Mélenchon, ou avait annoncé que 87,5% des français interrogés s’estimaient “heureux” – les sondés faisaient partie des gagnants du Loto), a révélé que plus de 60% de tes lecteurs étaient en fait des lectrices (pour être plus précis, 2 de tes 3 lecteurs sont des lectrices).

Par une heureuse coïncidence, tu aurais toi-même aimé être une femme, et pas seulement, comme le pense ton lecteur masculin, pour avoir des seins à disposition 24 heures sur 24. Non, pas seulement (même si cette idée vient de te pétrifier durant cinq bonnes minutes devant ta feuille) ; pas non plus parce que, dénuées de ces attributs poilus, pendants, et pour tout dire peu esthétiques dont tes camarades masculins semblent tirer toute leur intelligence – certains ne vont-ils pas jusqu’à marcher ostensiblement penchés vers l’avant ? –  elles n’éprouvent pas sans cesse le besoin d’en comparer la taille, généralement, heureusement, de manière métaphorique – la queue de poisson du conducteur tuné ou l’invective du supporter de football étant l’équivalent légèrement plus civilisé de  la gambade de droite et de gauche en arrosant les plantes de quelques jets d’urine bien sentis – ce qui, bien que plus reposant que ne le seraient, pour un oui ou pour un non, des abaissements répétés de pantalon, des soupesages dubitatifs, des évaluations métriques sous l’œil neurasthénique de témoins légèrement gênés, reste assez épuisant à la longue ; mais aussi parce que, comme tu l’as sans doute déjà précisé dans ces pages – mais il faut bien trouver un avantage à écrire des pages que personne ne lit – tu ne comprends rien aux femmes. Et qu’en être une te permettrait sans doute de les comprendre mieux.

Entendons-nous bien : lorsque tu dis ne rien comprendre aux femmes, cela ne signifie pas que tu ne sais pas, pour donner un exemple concret, que les femmes ont un besoin sans cesse renouvelé de s’entendre dire du bien de leur apparence physique, d’être certaines qu’elles n’ont pas pris de poids, que leur visage abreuvé de crèmes hydratantes que tu n’as pas fini de payer ne se couvre pas – contre toute attente – de rides que ne saurait combler le fond de teint, ou que leurs cheveux ne ressemblent pas après un passage de quatre heures chez le capilliculteur visagiste à une quelconque jungle tropicale. Cela, tu le comprends assez facilement. Ce que tu as plus de mal à saisir, c’est que les femmes, supérieures aux hommes dans à peu près tous les domaines auxquels tu peux penser, n’ont pas encore trouvé le moyen de vivre sans tes consexes, en ne les utilisant qu’à des buts reproductifs. Ce que la veuve noire, la mante religieuse, la pieuvre violacée de Shimane – le mâle, cent fois plus petit qu’elle, est réduit à des yeux et une poche de sperme, soit à peu près la même chose que la plupart des hommes – l’abeille et même le sarcopte de Lautréamont ont compris depuis la nuit des temps, les femelles humaines semblent ne pas l’assimiler.

Tu dois l’avouer, tout ceci de déçoit un peu. Finalement, peut-être n’y a-t-il pas tellement à comprendre. Peut-être t’es-tu fourvoyé, en pensant que les femmes étaient supérieures aux hommes ; peut-être, après tout, les femmes ont-elles leur propre version des concours de bites.

Dans ce cas, toutefois, tu demandes à voir.

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 14:19

Stéphane Gez shared a page: Convention de tatouage et de piercing de Perpignan.

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 12:50
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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 12:50

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